Exigences et spécifications : la base d’un projet technique réussi

Dans tout projet technique – qu’il s’agisse de dispositifs électroniques, d’objets connectés ou de systèmes numériques complexes – la réussite repose sur la qualité des exigences et des spécifications. Trop souvent, ces notions sont confondues ou négligées, alors qu’elles constituent le socle de la conception, de la conformité et de la réussite du projet.

Exigences vs spécifications : quelle différence ?

Les exigences représentent les besoins exprimés par le maître d’ouvrage (MOA). Elles répondent à la question : “Qu’attend-on du produit ou du système ?”
Exemple : “Le capteur IoT doit transmettre la température toutes les 15 secondes avec une précision de ±0,2°C.”

Les spécifications sont la traduction technique de ces exigences par le maître d’œuvre (MOE). Elles répondent à la question : “Comment allons-nous concrétiser ce besoin ?”
Exemple : “Utilisation d’un capteur XYZ, transmission via LoRaWAN, intégration d’un filtre de mesure pour garantir la précision.”

En résumé :

• Exigences = QUOI
• Spécifications = COMMENT

Qui rédige quoi ?

• Maître d’ouvrage (MOA) : définit les besoins métier, les objectifs, les contraintes réglementaires et opérationnelles.
• Maître d’œuvre (MOE) : formalise, structure et enrichit les exigences en spécifications exploitables par les équipes techniques.

Le succès du projet dépend d’une collaboration étroite et transparente entre MOA et MOE.

Les différents types de spécifications

Dans un projet électronique ou numérique, les spécifications se déclinent en plusieurs catégories :

1. Fonctionnelles : ce que le système doit faire (ex. : fréquence de mesure, type de données transmises).
2. Techniques : comment le système le fait (architecture électronique, protocoles, composants).
3. Réglementaires et normatives : conformité aux standards et directives (ex. MDR pour dispositifs médicaux, Cyber Resilience Act, RED).
4. Opérationnelles / environnementales : conditions d’utilisation, contraintes physiques, durée de vie, cybersécurité, interopérabilité.

Chaque exigence doit pouvoir être testée ou vérifiée pour assurer la conformité et la robustesse du système.

La méthode pour rédiger efficacement exigences et spécifications

1. Collecter les besoins métier : ateliers avec le client, interviews des utilisateurs finaux, analyse des contraintes réglementaires.
2. Formuler les exigences clairement : simples, mesurables, vérifiables. Chaque exigence doit avoir un identifiant unique pour la traçabilité.
3. Vérifier et valider les exigences avec le MOA et les parties prenantes.
4. Transformer les exigences en spécifications : détailler les solutions techniques, définir les composants, les interfaces, les protocoles et les critères de performance.
5. Valider les spécifications auprès du MOA et des experts techniques.
6. Maintenir la traçabilité tout au long du projet pour l’évolution et la conformité réglementaire.

Pourquoi cette distinction est cruciale chez TEKIN

Chez TEKIN, nous accompagnons nos clients sur toute la chaîne de valeur : conception électronique, logiciel embarqué, cloud, cybersécurité et déploiement.
Chaque projet, qu’il s’agisse de dispositifs médicaux connectés, de solutions IoT industrielles ou de projets greentech, repose sur une base solide d’exigences et de spécifications. Cette rigueur nous permet de garantir :

• conformité réglementaire,
• maîtrise du budget et des délais,
• robustesse et fiabilité des solutions.

Quel temps, quel budget

Le coût et le temps à consacrer aux exigences et spécifications varient beaucoup selon :

• la complexité du projet (simple capteur IoT vs dispositif médical communicant),
• le cadre réglementaire (projet grand public vs secteur médical/industriel critique),
• la méthodologie (cycle en V vs agile).

Voici des ordres de grandeur utilisés en ingénierie :

Temps à consacrer

• Projets simples (PoC, prototype rapide) : 5 à 10 % du temps total.
• Projets complexes (IoT multi-couches, électronique + logiciel + cloud) : 10 à 20 %.
• Projets réglementés (médical, aéronautique, ferroviaire, énergie critique) : jusqu’à 20 à 25 %.

Exemple concret :
Un projet de 6 mois → la phase exigences/spécifications peut représenter 3 à 5 semaines de travail.

Budget moyen

• En base 100 du projet :
  10 à 20 % du budget alloué aux exigences + spécifications est une bonne pratique.
• Pourquoi autant ?
  Parce que corriger une erreur de spécification détectée en phase de tests coûte 10 à 100 fois plus cher que de la traiter dès la phase amont (source : SEI – Software Engineering Institute).

Chez TEKIN

Nous conseillons généralement à nos clients de prévoir :

• un atelier initial avec le maître d’ouvrage pour cadrer les exigences,
• 2 à 4 itérations de validation avec le maître d’œuvre, pour transformer ces exigences en spécifications claires et traçables.

Le tout représente quelques jours à quelques semaines de travail, selon la taille du projet. Voici un tableau pour illustrer 3 type de projets que l’on peut rencontrer.

Conclusion

Bien rédiger les exigences et les spécifications n’est pas une simple formalité : c’est l’assurance d’un projet technique réussi, sûr et conforme.
La clarté dès le départ permet de limiter les dérives, de sécuriser le développement et de livrer un produit qui répond exactement aux besoins métier.

sources:

https://www.merci-app.com/article/ecrire-une-exigence-fonctionnelle

https://www.lenovo.com/fr/fr/glossary/what-is-specification/?orgRef=https%253A%252F%252Fwww.google.com%252F

https://www.emse.fr/~boissier/enseignement/aco/pdf/UP.AnalyseBesoins.4pp.pdf